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La cité d’Alet gallo-romaine.
La romanisation s’est matérialisée administrativement par la création d’un nouveau chef-lieu des Coriosolites à Corseul (Fanum Martis). Il est probable qu’une réticence des habitants d’Alet soit à l’origine de la destruction de l’agglomération gauloise. Alet, en tant qu’agglomération, disparut de la carte, contrairement à la station maritime de Reginca qui se trouvait à ses pieds et qui resta active. Celle-ci acquit un rôle supplémentaire : un port de contact entre une navigation maritime et une navigation fluviale dont le terminus se trouvait à Taden, près de Dinan, port fluvial de Fanum Martis. Dans l’anse Solidor on a retrouvé une station de pompage d’eau douce (bassins et machinerie de 1500 kg de bois) servant à l’approvisionnement les bateaux.
Vers 270 ap. J.-C., l’insécurité venant de la mer entraîna une réactivation du promontoire d’Alet, celui-ci ayant gardé toutes ses caractéristiques défensives. Au lieu de fortifier Fanum Martis, Alet fut ceinturé d’un rempart de 1800 m, jalonné de tours, et l’espace enclos fut structuré à partir de quelques rues. Deux portes y donnaient accès. A l’abri des remparts, l’activité du port Reginca se développa.
Au milieu du IVème siècle, un événement naturel (la percée du cordon alluvionnaire qui supportait le port d’échouage, ci-contre), la mer envahit les anses Solidor et Saint-Père. La station de pompage dut être abandonnée et une nécropole à inhumation fut envahie par la mer. Par contre le rocher de Solidor acquit une valeur stratégique (protection du nouveau port de l’anse Saint-Père et de la partie basse des remparts) ; un fort y fut aménagé. La population d’Alet s’accrut. Vers 380 ap. J.-C. le centre de la ville fut détruit pour accueillir la principia (quartier général) d’une troupe de soldats Martenses chargés de protéger les côtes. La ville fut désertée vers 420 ap. J.-C. en corrélation avec le départ de l’administration romaine.